Mise à jour : novembre 2020
Mise à jour : avril / mai 2021
Pour une ne présentation rapide de la branche familiale HAURET, cliquez sur le lien ci-dessous.
Qui sont Jean-Alexis HAURET et Marie TRISTAN ?
Ce sont les parents, entre autres, de mon ancêtre Jean-Ciprien HAURET. Jean-Ciprien HAURET et son épouse Jeanne BARON, sont les parents d'une de mes deux arrières grand-mères paternelles, Jeanne HAURET (mère de ma grand-mère paternelle, Maria DUTEN). Ils font l'objet de deux pages accessible par les liens ci-dessous :
"Que diable allait-il faire dans cette galère ?"
Je fais ce petit emprunt à Molière (Les fourberies de Scapin) qu'il avait lui-même récupéré dans une pièce de Cyrano de Bergerac (Le pédant joué). La galère, en l'occurrence, c'est la maison d'arrêt d'Oloron. Le personnage, c'est Jean-Alexis HAURET, le père de Jean-Ciprien HAURET. Nous sommes au mois de juin de l’année 1832. Il fait beau et même chaud à Oloron. À Paris, deux journées d’émeutes ont été fortement réprimées. Si en 1830, la Révolution de Juillet amenait au pouvoir Louis-Philippe d’Orléans, ce dernier souhaite visiblement y rester et ne cède pas à la pression populaire (qui fut pourtant à l’origine de son arrivée sur le trône). La garde nationale a fait le sale boulot…
Alexis (on oublie souvent le « Jean » de son prénom quand on le nomme sur les actes de l’état civil) a bientôt cinquante-deux ans et il est cordonnier. Il est marié depuis presque vingt ans avec Marie TRISTAN, de dix ans sa cadette. Il a des enfants, un métier, une épouse… Et là, il est en prison. Plus exactement en maison d’arrêt, puisqu'il n'y a pas encore eu de jugement. Coups et blessures, voilà pourquoi il est enfermé au rez-de-chaussée de ce vieux bâtiment qui accueille également les archives municipales au premier étage et l’hôtel de ville au second. Seul avantage, il doit faire frais derrière les murs épais.
Ancienne maison d'arrêt d'Oloron au 18 rue Cujas (ou Cujax). Auparavant maison de maître dans la période du Moyen-Âge, ayant notamment accueilli le roi Louis XI en 1462, alors qu'il se rend en pèlerinage à Notre-Dame-de-Sarrance, l'endroit - du moins, le rez-de-chaussée - est transformé en prison suite à l'incendie du château vicomtal en 1644. Pendant plus de cent cinquante ans, les murs accueilleront prisonniers au rez-de-chaussée, archives municipales au premier étage, et hôtel-de-ville au second étage. Le bâtiment, désaffecté en 1926, est classé aux Monuments Historiques en 1987, et restauré au début du XXIe siècle en raison de son état de délabrement important.
Merci au webmaster du site La veuve guillotine pour les renseignements ci-dessus (consulté le 27 juin 2017) et la photo.
Revenons un peu dans le temps. Jean-Alexis HAURET est né le 20 juillet 1781 dans la paroisse de Sainte-Croix de la commune d’Oloron. Pourquoi Jean-Alexis ? Aucune idée. Son parrain se prénomme Jean et sa marraine Marie. Pas d’Alexis… De son enfance et de sa jeunesse, nous ne savons rien. Il exerce le métier de cordonnier, comme son père. Un cordonnier à l'époque ne se contente pas de réparer les chaussures, il les fabrique.
Il fréquente une dénommée Marthe LABORDE, qui a dix ans de plus que lui et avec qui il a deux bébés, Marie et Engrâce. Elles sont nées hors mariage mais Jean-Alexis les déclare lui-même à l’état civil et les reconnait. Elles portent le nom d'HAURET.
Lors de la naissance de Marie, le 4 janvier 1804, il a 22 ans (et son amie Marthe en a donc 32) ; le bébé est né rue Pondique, chez un dénommé Pierre MINVIELLE. Deux ans après, la petite Engrâce voit le jour, avec toujours Marthe LABORDE comme mère. Là encore, c’est Alexis HAURET qui déclare la naissance et reconnait l’enfant. Un des déclarants est d’ailleurs le même Pierre MINVIELLE, tisserand de 28 ans, chez qui nait Engrâce.
Les deux petites filles décèdent en bas âge : Engrâce en 1808 et Marie en 1810. La première n’a pas tout à fait trois ans et la deuxième en a six révolus.
Les familles HAURET et TRISTAN vivaient dans la paroisse Sainte-croix de la ville d'Oloron. En fait, les rues où habitent les deux familles (rue
Pondique, rue Pomone, rue Champêtre) correspondent plus au quartier de Notre-Dame mais l'église du quartier (celle de Notre-Dame donc) n'est construite qu'en 1869. On peut donc logiquement penser
que la vie religieuse des TRISTAN et des HAURET s'organisait autour de l'église Sainte-Croix.
Jean-Alexis se marie, mais pas avec sa compagne Marthe LABORDE. Il épouse une jeune femme, Marie TRISTAN, en novembre 1813. Il a trente-deux ans et elle vingt-trois. Du côté de l'époux, seule sa mère, Marie COARRAZE, est présente et consentante. Son père, Raymond HAURET, cordonnier, est mort le 31 décembre 1812 à l’âge de 71 ans.
Le père de la mariée, Bernard TRISTAN, est lui aussi décédé, le premier janvier 1811 mais la mère est présente et consentante. Fabricant de bas, Bernard TRISTAN était devenu marchand de tabac. Petit souci d'état civil pour la maman de Marie TRISTAN : si son prénom ne varie pas dans le temps (Marie), son nom de famille change selon les actes, passant de BORDENAVE à LABORDE. Sur l’acte de baptême de sa fille Marie, qui se marie avec Jean-Alexis HAURET, son nom est « BORDENAVE» mais c’est « LABORDE» sur l’acte de mariage. Cela devient même «LABARRÈRE» sur l’acte de mariage de sa fille aînée, Marie-Jeanne TRISTAN, en 1826. C’est Marie BORDE en 1787 pour le baptême de son fils Pierre mais BORDENAVE pour un autre fils, prénommé également Pierre, né en 1792 (et cela reste BORDENAVE au mariage de ce dernier en 1832). BORDENAVE encore pour les naissances et les mariages de ses enfants : Jean-Baptiste (1795), Ciprien (1799) et les naissances de Jeanne (1801) et Marie (1803).
On peut constater que la famille de Bernard TRISTAN et Marie BORDENAVE (et/ou LABORDE) est plutôt nombreuse : neuf enfants au moins (nous y reviendrons plus en détail dans la page consacrée au couple Bernard TRISTAN et Marie BORDENAVE).
Côté HAURET, Marie COARRAZE (là également, son nom de famille est orthographié différemment selon les actes avec COUARRAZE par exemple, ou avec un seul "r", un "s" à la place du "z" , etc.) a eu avec son époux Raymond HAURET au moins quatre enfants : outre le marié, Jean-Alexis, on a Pierre, né sans doute en 1776, Margueritte en 1783 et Engrâce (on retrouve ce prénom assez souvent dans la famille HAURET) en 1787. Mais je n’ai sans doute pas retrouvé toutes les naissances…
Revenons à notre mariage de 1813 après cette digression familiale.
Jean Alexis HAURET épouse Marie TRISTAN (dont le patronyme est orthographié TRISTANT sur l’acte), et tous les deux avec le consentement de leur mère. Ils se marient un 4 novembre. Les témoins sont deux lanéficiers (ou laneficiers). Ce mot désigne celui qui travaille et/ou commercialise la laine ; si on fait un petit peu d’étymologie, on trouve, en latin, lana : la laine, et facere : faire). Il y a également un tondeur (toujours la laine) et un cordonnier (métier de Jean Alexis et de son père). La mariée signe de son nom, ce qui n’est pas courant pour une femme à cette l‘époque ; le mari signe également mais orthographie son prénom Alleixs. Sur les actes suivant, on trouve également l’orthographe Alleixis.
Extrait des registres d'état civil, Archives départementales des Pyrénées Atlantiques.
Le mariage est suivi de plusieurs naissances : le couple a neuf enfants en douze ans entre 1814 et 1826. Dans l’ordre :
- Marie en 1814,
- Pierre Marcel en 1816,
- Engrâce en 1817 (elle meurt deux ans plus tard),
- Marie Jeanne en 1818 (elle vit un peu plus longtemps mais décède à l’âge de sept ans),
- Joseph en 1820,
- Jean Jacques en 1822 (qui ne vit que deux mois),
- Jean Ciprien en 1823 (mon ancêtre),
- Jean Adélaïde (une fille ; je précise car le double prénom peut prêter à confusion) en 1825,
- Engrâce Magdelaine en 1826.
Si l’on compte les deux petites filles qu’il a eu avec sa première compagne, Jean-Alexis HAURET a eu onze enfants et six ont atteint l’âge adulte.
MAJ : après recherches, il a en fait eu treize enfants, dont onze avec Marie TRISTAN (et non pas neuf) dont huit ont atteint l'âge adulte. Il faut ajouter à la liste précédente :
- Jean Crépin HAURET (1828)
- Jean Pierre HAURET (1831)
Si vous avez lu quelques pages de ce site consacré à mes familles maternelle et paternelle, vous avez pu noter que, si on fait beaucoup d'enfants avant le XXe siècle, ils ne sont pas si nombreux à atteindre l'âge adulte. La mortalité infantile (qui touche le nourrisson avant l'âge d'un an) est forte : un nourrisson sur quatre décède avant son premier anniversaire. Ces décès précoces touchent indifféremment riches et pauvres, urbains et ruraux. La mort ne frappe pas que les nourrissons ; les enfants sont également nombreux à mourir. Si nous prenons le cas d'Alexis HAURET, il perd quatre filles qui ont entre 2 et 7 ans et un nourrisson de 2 mois. Cette mortalité a des causes nombreuses : maladies, en particulier liées au froid, infections lors de blessures, épidémies (variole, rougeole, coqueluche, choléra, diphtérie...), problèmes alimentaires et sans doute également les malformations congénitales, les naissances difficiles, la prématurité...
C'est un phénomène banal que de voir mourir ses enfants, c'est dans l'ordre des choses. Ce n'est pas pour autant que la douleur est absente. Mais les réactions sont sans doute différentes, avec de la souffrance certes, mais beaucoup de résignation. Pas d'indifférence, mais de la fatalité. L'individu compte moins que la lignée ; les enfants sont destinés à remplacer les aînées et pour cela, ils portent les mêmes prénoms car les parents et les grands parents sont souvent choisis comme parrain et marraine. Les prénoms des enfants décédés trop tôt sont donnés aux enfants suivants.
Pour ceux que cela intéresse, je vous renvoie à l'excellent article de l'historienne Marie-France MOREL dans le n°31 de la revue Spirale de 2004 intitulé "La mort d'un bébé au fil de l'histoire". Cliquez sur le titre pour vous retrouver sur le site Cairn et sur l'article en question.
Extrait du registre d'écrou de la maison d'arrêt d'Oloron de 1832, cote 2V2.
Archives départementales des Pyrénées Atlantiques.
L'encre est devenue très pâle avec le temps. J'ai du travailler l'image pour améliorer la lisibilité (voir dessous).
Cliquez pour agrandir l'image.
Quand Alexis est emmené à la maison d’arrêt d’Oloron sur la demande du juge d’instruction Pierre-Augustin PROHARÉ, il est "prévenu de coups et blessures". Cette demande a été faite le 16 juin 1832 si l’on en croit le registre d’écrou et elle est exécuté le jour même. C’est le gendarme DARRACQ qui a accompagné Alexis jusqu’au greffe de la maison d’arrêt pour le remettre au concierge, nommé Michel CLAUDE. Une erreur se glisse dans le registre car Alexis est présenté comme le fils de Raymond HAURET et d’une Marie LACOMME (alors que sa mère est Marie COARRAZE).
Il est décrit comme mesurant 1,625 mètres, ayant le nez bien fait, un visage ovale avec une grande bouche et un menton rond. Il est châtain, avec un front découvert. Ses yeux sont roux et son teint blême.
Il a un casquet de couleur brune (un casquet est une sorte de bonnet à visière), une veste en velours olive, un gilet en drap bleu, un pantalon en drap gris, une paire de souliers et une chemise dont la couleur n’est pas précisée.
Huit jours plus tard, il est noté sur le registre : « décédé le 24 juin 1832 ». De quoi est-il mort ? Rien n’est mentionné. Michel CLAUDE, le concierge, âge de 56 ans, et un maçon de 45 ans, voisin de la maison d’arrêt, signalent son décès à l’état civil à 16h ; il est mort à 6h le matin même.
Sa veuve, Marie TRISTAN, couturière au moment de son mariage, doit désormais subvenir aux besoins de ses huit enfants. L'aînée a presque dix-huit ans et le plus jeune en seulement un an.
Alexis HAURET meurt donc en maison d’arrêt en 1832 à Oloron. Que deviennent ses enfants et son épouse ? C’est avec l’acte de mariage de son fils Jean-Ciprien que j’ai pu retrouver la trace de Marie TRISTAN. Vivante et consentante lors du mariage de son fils en 1855, on signale qu’elle habite à Goes, petite commune proche d’Oloron. Et c’est donc à Goes que j’ai trouvé son acte de décès, décès qui intervient le 12 août 1859 à six heures du matin. Ce sont deux voisins, un tisserand et un terrassier qui déclare le décès à 18h. On signale qu'elle était couturière. Elle avait 69 ans bien que l'acte lui en donne 70.
Acte de décès de Marie TRISTAN
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
Les orphelins, ce sont les huit enfants du couple, qui ont 17 pour la plus âgée ans et 1 an pour le plus jeune, désormais sans père et sans les revenus du chef de famille, dans une période où la protection sociale est inexistante et qui vivent avec leur seule mère, Marie TRISTAN. Si certaines archives départementales ont mis en ligne les recensements de population, source intéressante pour étudier, à un moment donné, la composition d'un ménage et les activités professionnelles de ses membres, les Archives départementales des Pyrénées Atlantiques ne l'ont pas encore fait. Je ne dispose donc pas de toutes les informations utiles par manque de sources.
Je ne vais évoquer ici que les enfants survivants. Nous avons vu plus haut que le tiers des enfants de Jean-Alexis HAURET décèdent en bas âge : ce sont d'abord les deux petites filles qu'il a eu hors mariage puis trois des onze enfants qu'il a eu avec Marie TRISTAN, son épouse.
Quand Jean-Alexis décède en prison, ses huit enfants survivants ont des âges variés :
- Marie HAURET a 17 ans, bientôt 18,
- Pierre Marcel HAURET a 16 ans,
- Joseph HAURET en 12 ans,
- Jean-Cyprien HAURET (mon ancêtre) vient d'avoir 9 ans,
- Jean-Adélaïde HAURET a 7 ans,
- Engrâce-Magdelaine HAURET a 5 ans.
- Jean, Crépin HAURET a 3 ans
- Jean, Pierre HAURET a quasiment un a (à deux jours près).
Que deviennent-ils et pouvons-nous mesurer l'impact du décès de leur père sur leur vie ? Nous savons que Jean-Alexis HAURET est cordonnier et qu'il sait écrire (comme le montre sa signature sur les actes d'état civil), ce qui est sans doute logique pour un artisan-commerçant. Marie TRISTAN signe également son acte de mariage en 1813 (ce que ne fait qu'une femme mariée sur cinq en France en 1810) et son père était également un commerçant. L'observation de l'activité professionnelle des enfants du couple et leur maîtrise de l'écriture dans un contexte où elle n'est pas si répandue est un sans doute bon indicateur d'un éventuel déclassement social. À la veille de la Révolution française de 1789, 27 % des Français signaient leur acte de mariage pour 70 % au début 1880, avant les lois Ferry sur l'enseignement.
Source : PÈLISSIER Jean-Pierre et RÈBAUDO Danielle, "Une approche de illettrisme" dans Histoire et Mesure XIX, 2004. Lien vers l'article.
C'est donc à Goès que l'on retrouve la piste de la famille HAURET après le décès de Jean-Alexis.
Nous reprenons le fil de notre histoire en 1835, trois ans après la mort du père de famille avec une naissance, celle de Marcel HAURET, le 2 octobre. C'est une Marie TRISTAN veuve HAURET, 45 ans, qui déclare la naissance du nouveau-né. Elle exerce, à ce moment, le métier de journalière, comme la maman de l'enfant, nommée HAURET et prénommée Catherine. Le prénom ne correspond pas vraiment mais n'oublions pas la propension des gens du Sud-Ouest à adopter des prénoms autres que ceux de l'état-civil. Sont-ce des prénoms liés au baptême ? Difficile de savoir, n'ayant jamais trouvé d'articles à ce sujet. J'ai le constat mais pas l'explication. En 1835, Marie HAURET est la seule en âge d'avoir des enfants. Ses deux plus jeunes sœurs ont respectivement 12 et 10 ans. Donc Catherine HAURET est Marie HAURET. Cela se confirme avec le décès de l'enfant le 31 octobre : la mère est appelée Marie Catherine HAURET.
En dehors de la naissance et du décès à Goes de son enfant Marcel, je n'ai plus aucune information concernant Marie "Catherine" HAURET.
Mise à jour en avril 2021
C'est à Bordeaux que l'on retrouve Pierre, Marcel HAURET, pour son décès. L'acte de décès précise que Marcel (le seul prénom qui figure dans l'acte) exerce le métier de cocher. Il décède à l'hôtel Dieu de Bordeaux, qui est en fait l'hôpital Saint-André. C'était le 31 mai 1847 ; il avait 31 ans et était célibataire.
Je n'ai trouvé aucune information à son sujet.
Jean-Ciprien est mon ancêtre direct et une page lui est consacré.
Jean Adélaïde n'apparait dans mes recherches qu'au moment de la déclaration de la naissance de Jean HAURET en 1851, son neveu, fils de sa jeune sœur Engrâce. Elle a 25 ans à ce moment là et habite à Goès, toujours dans les Basse-Pyrénées. Elle est journalière.
Elle décède en mars 1900, à l'âge de 75 ans, à son domicile rue de la Justice à Oloron-Sainte-Marie. Ce sont deux voisins qui déclarent le décès. Elle était toujours journalière et célibataire. Son acte de décès la prénomme Jeanne Adélaïde et ne reprend pas le masculin de son acte de naissance.
La dernière fille de la famille meurt en 1885 à l'âge de 58 ans dans la commune de Goès, limitrophe d'Oloron au Nord. Elle exerce le métier de tisserand. En 1851, à 24 ans, elle a un premier enfant naturel prénommé Jean. L'enfant meurt rapidement, à l'âge d'un peu plus d'un mois. C'est Adélaïde HAURET qui a déclaré la naissance du garçon ; il s'agit donc de Jean-Adélaïde, sœur d'Engrâce. Elle est journalière. Le bébé décède Maison Moureu.
Dix ans plus tard, nait un deuxième enfant naturel, une fille prénommée Marie-Anna. La maison de naissance se nomme Couarazze à Haut-Lacunette dans la commune de Goès.
Notons que les actes ne donnent pas le bon âge à la maman : 23 ans pour la naissance de Jean et 33 ans pour la naissance de Marie-Anna (au lieu de 24 et 34).
Engrâce meurt assez jeune, à 58 ans seulement, en 1885. Elle vit toujours maison Couarrazze à Goès. Sur son acte de décès, elle porte les prénoms de Madeleine Graciette.
Je n'ai aucun renseignement à propos de Marie-Anna entre son acte de naissance et la naissance de son premier enfant, une fille naturelle, Victorine (HAURET donc). L'enfant naît à 17h le 25 août 1884. C'est Engrâce-Magdelaine, la mère de Marie-Anna (et donc la grand-mère de l'enfant), qui déclare la naissance. Toutes les deux sont journalières. Marie-Anna a 23 ans. On peut noter qu'Engrâce-Magdelaine ne signe pas l'acte de naissance contrairement au maire et aux deux témoins. Marie TRISTAN, sa mère, savait écrire pourtant. Mais on voit sans doute ici les effets du déclassement social, conséquence du décès de Jean-Alexis HAURET, laissant sa femme avec 8 enfants. Je ne sais pas ce que devient Victorine HAURET.
Marie-Anna se marie le 21 novembre 1885 dans sa commune de naissance, à Goès. C'est le deuxième mariage dans la commune en 1885. Et le dernier... Le marié à 30 ans et il s'appelle Félix MARESTIN. L'acte de mariage est rédigé avec une écriture peu lisible ; pas de chance, l'acte de naissance de Félix MARESTIN n'est pas non plus très lisible. Son père, François, est déjà décédé au moment du mariage. C'était un meunier de Sainte-Marie (avant la fusion avec Oloron en 1858) qui avait déjà 44 ans à la naissance de son fils. La mère de Félix est déclarée ménagère et vivant à Oloron-Sainte-Marie. Son prénom est Anne-Marie sur l'acte de naissance de son fils et Jeanne-Marie sur l'acte de mariage. Son patronyme semble être DUINEDOU-LARRIEU (sous-réserve d'une lecture correcte de ma part, ce qui n'est pas garanti) ; sur Geneanet, quelques informations sont disponibles grâce au recherche d'Andrée LEPOT. Le nom de famille serait DIUDINOU et le prénom Marie-Jeanne, née le 27 octobre 1820 à Oloron-Saint-Marie et décédée dans le même lieu le 6 décembre 1904. François MARESTIN, son mari, est né en 1811 à Précilhon et décède le 17 mai 1881 à Oloron-Sainte-Marie. Leur fils, Félix MARESTIN, le sixième de neuf enfants, est né le 28 février 1855. Félix est sandalier.
Trois enfants au moins naissent de cette union : Célestin en 1886, Marie-Louise en 1888 et Pierre en 1893. Commençons par les garçons... Le registre matricule de chacun dresse un portrait peu avantageux.
Les actions d'éclat de Pierre BALUTEIG
Extrait de sa fiche matricule n°1510, classe 1907.
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques.
Blessé à plusieurs reprises (mais cela fait partie des éléments de la fiche qui ne sont pas disponibles), on arrive à lire qu'il a été blessé à la main gauche. Mais à part un problème de flexion de l'index gauche, il ne semble pas avoir gardé d'autres blessures physiques. Il meurt à l'âge de 76 ans, le 31 décembre 1963, à Rennes, où il a fait l'essentiel de sa carrière de surveillant de prison.
Mise à jour en avril 2021
Jean Crépin naît le 25 octobre 1828 à Oloron. Il a donc quatre ans au moment di décès de son père. Je n'ai hélas pas son acte de naissance qui est sur une page absente du registre numérisé d'Oloron disponible aux Archives départementales des Pyrénées Atlantiques. La page 231 s'arrête à l'acte 176, du 16 octobre 1888 et la page 232 reprend à l'acte 181 du 27 octobre. Il s'agit ici de la collection départementale ; la collection municipale doit avoir la page puisqu'une association appelé Mémoires des Vallées du Béarn a fait un relevé de l'acte de naissance. Le père de Jean Crépin est Alexis HAURET, cordonnier (48 ans sur l'acte) et sa mère est Marie TRISTAN. Il n'y a donc pas d'erreur possible. Précisons que Crépin est le saint-patron des cordonniers.
Comme son frère Pierre Marcel, Jean Crépin HAURET quitte les Basses-Pyrénées pour la ville de Bordeaux. Quand exactement ? Sans doute assez jeune puisqu'en 1848, alors qu'il a tout juste 19 ans quand il a un enfant naturel avec une jeune femme, qui a 12 ans de plus que lui, Catherine LOCAMUS (dont le patronyme est écrit faussement LECAMUS dans de nombreux actes). L'enfant est prénommé Pierre. En 1851, le couple n'est toujours pas marié mais ils ont un deuxième enfant, un garçon qu'ils prénomment Théodore. Ils se marient finalement en 1858, dix ans après la naissance de leur premier enfant. Notons que si Jean Crépin n'est pas nommé dans l'acte de naissance de Pierre, c'est lui qui déclare la naissance de Théodore. Jean Crépin et Catherine LOCAMUS vivent ensemble au 16, rue des Augustins dans le quartier Saint-Michel, à proximité du cours de la Marne (qui s'appelait le cours Saint-Jean à l'époque) et de la place de la Victoire (la place d'Aquitaine au XIXe siècle).
Le mariage se déroule à Bordeaux, le 17 juillet 1858 à 11h20 du matin. Catherine Marie Juste LOCAMUS est née à Arles-sur-Tech dans les Pyrénées Orientales. Ses parents, François LOCAMUS et Juste ASPAR sont décédés. Ses parents s'appelaient en fait Jean François LOCAMUS (mais le Jean n'était pas toujours mentionné dans les actes), instituteur, décédé à 57 ans en 1836 et sa mère, Marie ASPAR, était morte dix ans plus tôt, en 1826, à l'âge de 42 ans. Marie TRISTAN, seul parent vivant (de Jean Crépin) n'a pas fait le déplacement. Étrangement, alors qu'ils ont eu deux enfants ensemble et qu'ils vivaient dans le même appartement en 1851, les mariés donnent deux adresses de résidence différente : Jean Crépin habite au 61 de la rue Paulin et Catherine au 67, rue Mondénard. Les deux rues sont cependant relativement proches.
Catherine est couturière et Jean Crépin est qualifié de journalier. Selon les actes, il est portefaix, arrimeur ou hisseur (sic). En gros, il porte des fardeaux. Après leur mariage, le couple emménage au 8 de la rue Durenteau, toujours dans le même quartier, assez proche du jardin public. C'est là qu'ils ont, en 1859, leur dernier enfant connu par moi, une fille prénommée Marie.
Je ne sais pas trop ce que deviennent Jean Crépin HAURET, Catherine LOCAMUS et leur dernière fille Marie HAURET. Je n'ai d'information que pour les deux garçons, Pierre et Théodore HAURET. En 1875, Jean Crépin et Catherine LOCAMUS sont vivants au mariage de leur fils Pierre ; ils ont respectivement 46 et 58 ans. En 1884, pour le mariage de Théodore, Jean Crépin, 55 ans, est présent, et vit toujours à Bordeaux, mais Catherine est décédée
Sans penser que c'est une tradition familiale, on peut être surpris par le nombre d'enfants naturels dans la famille HAURET au XIXe siècle. Cependant, quand je regarde bien ma généalogie, que ce soit du côté maternel ou paternel, les enfants illégitimes sont légion. Catherine LARRETGÈRE, une de mes deux arrières grand-mères paternelles a eu quatre enfants sans pères nommés et mon autre arrière grand-mère paternelle, Jeanne HAURET en a eu deux. Du côté de la branche maternelle, mon arrière grand-mère Noélie BROUET a eu deux enfants naturels, sa propre mère en avait eu quatre sans père nommé et deux avec des compagnons avec qui elle n'était pas mariée. Bref, il ne faut sans doute pas imaginer que c'était des situations exceptionnelles. Il existait d'ailleurs à Paris une expression disant qu'on s'était marié dans le "XIIIe arrondissement" (à l'époque où Paris n'en comptait que douze) pour désigner les couples illégitimes.
Donc, j'en viens à l'idée première : Jean Crépin, ses frères er sœurs, son père, ont tous ou presque, eu des enfants en dehors des liens du mariage. Pierre HAURET, lui-même enfant naturel, semble faire un peu exception, contrairement à son frère Théodore dont nous parlons plus loin.
Acte de naissance de Pierre HAURET
Source : Archives Bordeaux Métropole
Pierre naît en 1848, au domicile de sa mère (dans le quartier Saint-Eloi), Catherine LOCAMUS, de père non nommé. C'est l'accoucheuse (on ne dit pas toujours sage-femme dans les actes) qui déclare la naissance de Pierre, qui ne porte pas de patronyme, mais on mentionne quand même la première lettre de celui-ci, H, pour HAURET. L'enfant est légitimé dix ans plus tard, lors du mariage de ses parents.
En 1869, c'est le conseil de révision. Pierre HAURET est bon pour le service. Sa fiche matricule (ancien modèle) nous donne quelques informations à son propos.
Extrait de la fiche matricule de Pierre HAURET
Source : Archives départementales de Gironde
Pierre HAURET mesure 1,63 m (dans la moyenne des garçons de l'époque), les yeux et les cheveux noirs. Il est serrurier. Il fait son service en pleine guerre contre la Prusse et donc il y participe, après une période d'instruction entre le 1er décembre 1869 et le 23 mars 1870. Il sert dans le 71e régiment d'infanterie. IL reçoit son certificat de bonne conduite, fait ses périodes d'exercices et il est libéré de ses obligations militaires en 1894.
En 1875, Pierre HAURET se marie. Il a 27 ans. L'heureuse élue (on l'espère pour elle) est jeune, tout juste âgée de 18 ans (depuis un peu plus d'un mois). Elle est née à Bordeaux, est déclarée marchande. Ils sont presque voisins : Pierre habite au 12 du passage Kieser et sa promise, Marguerite Noelly PRAT, au 17. Les parents de la jeune fille, Vidal PRAT et Antoinette SARRAZIN sont tous les deux décédés.
Ils ont un enfant (au moins), qui naît deux ans après le mariage : ils le nomment Georges Jean. Quand il déclare la naissance de son fils, trois jours après l'accouchement (qui a eu lieu le 20 octobre 1877), Pierre est qualifié de mécanicien. Marguerite n'a pas d'emploi. Ils habitent toujours rue Kieser (qui n'est plus appelé "passage"), au n°6.
Nous retrouvons Pierre HAURET en 1903 où il est témoin au mariage de sa nièce Marguerite Marie HAURET à Saint-Ouen (c'est la fille de son jeune frère Théodore HAURET) ; il habite Levallois-Perret à cette date. C'est d'ailleurs dans cette commune qu'il décède en 1906. Il avait 58 ans et était toujours mécanicien. Les déclarantes du décès sont deux jeunes sœurs, Cécile et Marie DICKEMANN, cartonnières, qui devaient être ses voisines (même adresse). Si les parents de Pierre sont cités dans l'acte, il n'est fait nulle mention de son épouse.
Georges Jean HAURET (1877-1948)
Deux mentions marginales sur l'acte de naissance nous donnent quelques informations sur le devenir de Georges Jean. Il se marie à 42 ans, en 1920, à Caudéran, avec Berthe Geneviève BERSOT. Il décède à Bordeaux le 19 janvier 1948. Son registre matricule nous apprend qu'il était relativement petit, même pour l'époque, avec 1,58 m. Comme son père, il a les yeux et les cheveux noirs. À 20 ans, il est peintre en bâtiment. Lors du conseil de révision, il est dispensé de service en tant que soutien de famille. Je ne sais pas exactement pourquoi. Est-il en charge de ses parents ? A-t-il déjà des enfants ? Dans tous les cas, cela lui permet de faire un service court d'un an, entre novembre 1898 et septembre 1899 dans la 18e section d'infirmiers à Bordeaux.
Il a 39 ans quand la Première Guerre mondiale éclate. Il y participe d'abord comme infirmier avant d'être intégré dans l'infanterie de 1916 à 1917, puis de redevenir infirmier en 1917. Il obtient une citation à l'ordre du régiment.
Extrait de la fiche matricule de Georges Jean HAURET
Sources : Archives départementales de Gironde
Théodore HAURET, comme son frère Pierre, est né hors mariage. Mais contrairement à son frère, il est déclaré et reconnu par son père Jean Crépin, puis légitimé plus tard au moment du mariage. Jen Crépin est désigné comme portefaix sur la déclaration (en gros, il est docker mais ce dernier terme se développe à la fin du XIXe siècle ; Jean Crépin est également qualifié d'arrimeur - celui qui arrime les marchandises à bord d'un navire ou de "hisseur". Dans tous les cas, on peut en conclure qu'il charge et décharge les bateaux au port de Bordeaux). Jean Crépin et sa compagne, Catherine LOCAMUS, mère de Théodore, vivent au 16 de la rue des Augustins.
À 20 ans, Théodore est carreleur. Sa fiche matricule, de l'ancien modèle, ne comporte pas de description physique et ne mentionne pas sa taille, juste sa profession de carreleur. C'est sur sa fiche que l'on apprend qu'il a déménage dans le département de la Seine. Et c'est donc à Paris qu'on retrouve sa trace. Il se marie à Paris et il devient père. Et pas dans cet ordre. En effet, il a trois enfants avec sa compagne, Marie ALUOME, puis se marie et enfin, a un dernier enfant.
Marie ALUOME et Théodore ont quasiment le même âge : il est né en 1851 et elle en 1850. Elle est originaire de Pessac en Gironde, d'un père boucher, Ambroise ALUOME et de Marie MARTIN, qui se sont mariés en 1842 mais qui sont décédés quand Marie et Théodore se marient en 1884.
Marie et Théodore ont un garçon et deux filles avant 1884 : Henri Edouard en 1878, Marguerite Marie en 1879 et Jeanne en 1881. Arès leur mariage, Marie accouche d'une petite Jeanne Madeleine.
Marie ALUOME est qualifiée de blanchisseuse ou de repasseuse selon les actes. Théodore est carreleur (et sur un acte, carreleur mozaïste). Ils ont 33 et 32 ans au moment du mariage. Sauf erreur de lecture de l'acte de ma part, Marie ALUOME est veuve d'un certain Romain VALDERRAME mais mes recherches n'ont pas abouti pour retrouver leur mariage ou d'éventuels enfants. Théodore et Marie habitent bien sûr déjà ensemble, au 62 rue Odener, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. C'est dans l'acte que l'on peut noter que Jean Crépin, le père de Théodore, est présent et consentant (bien qu'habitant Bordeaux) mais que Catherine LOCAMUS, mère de Théodore, est décédé.
Théodore décède à Saint-Ouen, où le couple a déménagé, à un âge peu avancé : il n'a que 53 ans quand il meurt à son domicile, au 5 de la rue Transversale, le 10 avril 1905. Son acte de décès précise que ses parents (Jean Crépin HAURET et Catherine LOCAMUS) sont morts. Sa veuve, Marie ALUOME, 54 ans, est blanchisseuse. Elle est d'ailleurs toujours vivante, en 1929, lors du décès de son fils Henri Edouard.
Parlons un peu des enfants :
Jean Edouard HAURET né dans le Xe arrondissement à Paris le 10 février 1878, au domicile de ses parents, au 25 de la rue des Écluses Saint-Martin. À 20 ans, il mesure 1,59 m et exerce le métier de chaudronnier. Il a les yeux bleus et les cheveux châtains. Il fait son service militaire de 1899 à 1902 dans le 151e régiment d'infanterie de Verdun. En 1914, il est mobilisé dans le 12e régiment avant d'être détaché, en août 1915 comme métallurgiste à Paris, puis à la maison Voituriez à Villiers-Saint-Sépulcre pour quelques jours seulement en septembre 1916 et enfin, il finit la guerre à la poudrerie de Saint-Fons dans le Rhône.
Après la guerre, Henri Edouard habite à Saint-Ouen. En 1905, il avait été un des deux déclarants du décès de son père, toujours à Saint-Ouen. Son acte de décès mentionne son épouse, Gabrielle Marguerite Eulalie DE WIT. Mais je n'ai pas trouvé son acte de mariage. Il faudrait que je dépouille les recensements de Saint-Ouen mais vu le nombre de pages à consulter, je manque de courage.
Henri Edouard habite toujours Saint-Ouen mais décède boulevard Ney, au "bastion 39" (proche de la porte de Saint-Ouen). Un petit mot sur ce "bastion". Entre 1841 et 1844, une enceinte est construite autour de Paris ; le Président du Conseil (et ministre des Affaires étrangères étaient Adolphe THIERS). Cette enceinte se situe sur les boulevards des Maréchaux, créés en 1861. L'enceinte est démantelée en 1920. 94 bastions ponctuaient cette enceinte. Le bastion 39 était situé dans le XVIIIe arrondissement. Ce bastion est transformé en hôpital qui devient plus tard l'hôpital Bichat. Où meurt donc Henri HAURET.
Marguerite Marie HAURET est née avant le mariage de ses parents, en 1879, à Paris, dans le XIXe arrondissement. On la retrouve en 1903, à l'âge de 23 ans, pour son mariage avec Charles Victor CAILLERET, parisien, employé de commerce de 32 ans qui mesure 1,65 m, a les yeux bleus et les cheveux châtains. Il était bijoutier lors du conseil de révision, à ses 20 ans. Son service a été court car il est en charge de sa mère veuve. Marie Marguerite HAURET est plumassière. Ce métier a quasiment disparu, en dehors de la haute couture, mais correspondait a une activité importante à la Belle Époque. Il s'agissait de transformer des plumes (de coq, de faisan, d'autruche, etc.) en éléments ou accessoires de costumes, de chapeaux. Rien qu'à Paris, à la fin du XIXe siècle, on comptait près de huit cent maisons de plumasserie employant entre six mille et sept mille personnes. Marie ALUOME et Théodore HAURET, les parents de Marguerite, sont présents et consentants.
Après le mariage, le couple a un enfant, une petite fille qu'ils choisissent de prénommer Marie-Louise, Jeanne, Émelie. Malheureusement, Marguerite ne voit pas grandir son enfant. Elle décède le samedi 3 juillet 1909 à son domicile de Saint-Ouen. Son mari est un des deux déclarants du décès. Sa fille Marie-Louise se marie à l'âge de 24 ans, en 1930, à Paris, avec un dénommé Francis Marie BERNIS. Elle trouve la mort précocement elle aussi, à l'âge de 41 ans, en 1948.
Jeanne HAURET est le troisième enfant de Théodore HAURET et Marie ALUOME ; la petite fille naît à Paris, dans le XIXe arrondissement le 1er septembre 1881 mais décède peu après sa première année, en décembre 1882.
Jeanne Madeleine HAURET, dernier enfant de Théodore HAURET et Marie ALUOME (d'après mes recherches) est la première à naître après le mariage de ses parents. Elle voit le jour chez ses derniers, rue Ordener, dans le XIXe arrondissement, en 1887. Jeanne Madeleine, s'il l'on en croit les mentions marginales de son acte de naissance, se marie à deux reprises.
Une première fois en 1913, à Saint-Ouen, avec un imprimeur du nom de Benoit GAUDRY, natif de la commune et y habitant. L'acte de mariage est très intéressant. On observe que les parents de l'époux, bien que toujours vivant, à priori, ne sont pas présents à la cérémonie. Parmi les témoins, on trouve une jeune fille, couturière, vivant à Saint-Ouen, qui s'appelle Gabrielle DE WIT. C'est la future épouse d'Henri Edouard HAURET, témoin également. L'orthographe du patronyme de la jeune fille est différente de celle de l'acte de décès de son futur époux. J'ai donc pu faire quelques recherches (grâce à Filae) et j'ai pu apprendre que Gabrielle était née en Belgique en 1888 et qu'elle a été naturalisée française en 1908. Un frère de Benoît GAUDRY est également témoin, Georges, imprimeur lui aussi. Le dernier témoin est une amie de l'épouse, fleuriste comme elle, mais vivant à Paris (les trois autres témoins étant de Saint-Ouen).
Son second mariage a lieu en 1951, à Villeparisis ; elle a 63 ans. Son époux s'appelle Victor CHAUMONNET. Je n'en sais pas plus sur cette dernière union. On peut espérer que le marié était en bonne santé car Jeanne Madeleine a une longévité importante : elle meurt en 1981, à l'âge de 93 ans. Son second mariage a donc duré 30 ans !
Je n'ai pas trop cherché les enfants qu'e Jeanne Madeleine a pu avoir avec Benoît GAUDRY. Benoit Gaudry est l'aîné d'une famille de sept enfants et donc les naissances et les décès de GAUDRY sont nombreux à Saint-Ouen. En gros, je lui ai trouvé quatre enfants : un garçon mort-né en 1915 qui n'a pas de prénom, un deuxième garçon, Robert Émile en 1916, qui décède en 1919 à l'âge de trois ans, une fille, Germaine, qui se marie en 1948 avec Gabriel LAGRESSE et décède à Paris en 1983 et enfin un garçon, André, qui se marie en 1941 à Paris avec Charlotte BINANT.
UN petit mot peut-être concernant Benoît GAUDRY. Il bénéficie d'une dispense lors du conseil de révision étant l'ainé d'une famille d'au moins sept enfants. Son service ne dure qu'un an au lieu de trois et il l'effectue dans un régiment d'artillerie. Sa fiche signalétique nous donne une description physique : 1,68m, les yeux gris, les cheveux châtains. Il est réformé en 1909 pour une hernie inguinale double. cela lui permet en 1915 de ne pas partir à la guerre mais d'être détaché dans une entreprise à Paris.
Dernier enfant, à ma connaissance, de Jean Crépin HAURET et de Catherine LOCAMUS, Marie HAURET est également la seule des trois enfants du couple à naître après le mariage. Elle voit le jour à Bordeaux, le 5 février 1859, à deux heures du matin, au domicile de ses parents, au 8 de la rue Duranteau. Les deux témoins qui accompagnent Jean Crépin sont un coiffeur de la rue du Loup et un marchande de la rue de la Rousselle.
L'acte de naissance en porte aucune mention marginale (elles apparaissent plus tard) et je n'ai trouvé aucune information à son propos. Mariage, enfants, décès ? Je ne sais encore rien.
Mise à jour en mai 2021
Dernier enfant de Jean Alexis avant son décès, qui intervient un an plus tard, Jean Pierre (à priori, nous avons à faire à deux prénoms et pas un seul prénom composé) naît comme ses douze frères et sœurs à Oloron, le 22 juin 1831, à 21h. La déclaration de sa naissance est faite le lendemain, mais pas par son père. C'est une veuve de 37 ans, Catherine FERÉ, qui a assisté à l'accouchement, qui se rend à la mairie. Est-ce une voisine, une amie ? L'acte ne le précise pas. Jean Pierre est à une journée d'avoir un an quand son père décède à la maison d'arrêt d'Oloron.
Il se marie à Pau 28 ans après le décès de son père. Il en a donc 29. Son épouse est plus âgé que lui. Elle a 33 ans et elle est originaire d'une petite commune nommée Hagetaubin, située au Nord-Ouest de Pau, pas très loin d'Orthez. Cependant, elle habite Bizanos, dans la banlieue de Pau. Les parents de Marie TACHOIRES sont décédés, comme ceux de Jean Pierre HAURET d'ailleurs. Sa mère, Marie TRISTAN est morte deux ans plus tôt. Marie TACHOIRES est lingère et Jean Pierre est maçon. La cérémonie a lieu le 21 janvier à 19h. Les quatre témoins sont tous maçons, domiciliés à Pau.
La recherche des enfants du couple est rendu difficile par l'habitude de Marie TACHOIRES de se faire appeler Marie ROUCOU, du nom de jeune fille de sa mère. On verra que ça peut être gênant pour la légalité des actes de naissances. Parfois, son patronyme est orthographié TACHOUÈRES. Il faut dire qu'aucun des deux époux ne sait signer. Difficile, dans ces conditions, de relever une erreur sur un acte. Ou d'épeler correctement son nom de famille pour l'officier d'état civil.
Donc, les enfants.
Jean Pierre HAURET et Marie TACHOIRES en ont eu quatre entre 1861 et 1870, trois filles et un garçon. Une des filles, Joséphine, née en 1866, n'a pas atteint ses deux ans. Et le garçon, Paul, n'a vécu que 12 jours après sa naissance le 6 mars 1869. Reste deux filles : l'aînée des enfants, Marie-Louise, qui est née en 1864, et la benjamine, Madeleine, qui voit le jour en 1870. Marie TACHOIRES avaient déjà 33 ans au moment du mariage et 42 pour son dernier enfant.
Marie TACHOIRES décède en 1889 à l'âge de 61 ans. Jean-Pierre HAURET reste veuf dix ans. Il décède en 1899 : il avait 67 ans.
Marie Louise naît le 23 janvier 1864, trois ans après le mariage de ses parents. C'est un peu tardif pour une première naissance. Peut-être ai-je raté une naissance ? Cependant, sa maman n'est pas toute jeune au moment du mariage (33 ans) et il est juste possible qu'elle est mis du temps à tomber enceinte.
À 18 ans (en 1882), Marie-Louise est piqueuse de bottines. Elle travaillait donc dans une fabrique de chaussures où elle assemblait les différents composants d'une bottine. Était-ce à la main ou sur une machine ? C'est une période de transition où les machine à coudre se développent mais reste chèrent dans le domaine de la chaussure. Je ne peux donc pas trancher. Son grand-père Alexis était cordonnier de son vivant et lui aussi fabriquait des chaussures. Son métier nous ait donné par l'acte de naissance de son premier enfant, un enfant naturel sans père déclaré. L'enfant est prénommé Henri. Il naît le 31 décembre 1882 et décède trois jours plus tard. Elle a 20 ans quand elle a son deuxième enfant, une fille illégitime qu'elle prénomme Jeanne Prospérine. L'enfant ne vit que sept jours.
En 1895, Marie-Louise accouche d'une petite fille qui s'appelle HAURET car sa mère n'est toujours pas marié. Elle se prénomme Madeleine Marie (Madeleine, comme la jeune sœur de Marie-Louise). Mais elle change rapidement de patronyme : Marie-Louise se marie avec un dénommé Pierre MARY, qui reconnait et légitime l'enfant.
Le mariage a lieu le 4 octobre 1895. Pierre MARY n'est pas un inconnu dans la famille. Il était témoin au mariage de la jeune sœur de Marie-Louise en 1889. Est-ce là qu'il a rencontré sa future épouse ? Ou a-t-il était témoin car ils se fréquentaient déjà ? Difficile de savoir sans source (par exemple les recensements de la ville de Pau). Pierre MARY a 33 ans au moment du mariage (et Marie-Louise en a 31). Il est domestique. Sa fiche matricule le décrit comme mesurant 1,63 m avec des yeux et des cheveux bruns, avec une fossette au menton. Il n'a pas fait son service étant fils aîné d'une veuve. Il accomplit juste, à priori, des périodes d'exercices. Son père, Jean MARY, tailleur d'habits, est mort à 34 ans, en 1865. Son fils Pierre n'avait que trois ans et sa veuve, Françoise HAURIGOT, 29.
En dehors de leur mariage, je ne sais rien de plus sur le couple Marie-Louise HAURET et Pierre MARY. Je ne leur ai pas trouvé d'autres enfants que la petite Madeleine Marie et je n'ai pas leur date de décès. Madeleine Marie MARY décède à Pau le 26 mars 1989, à l'âge de 93 ans. Cela figure en mention marginale sur son acte de naissance. Je n'en sais pas plus.
Madeleine HAURET est le plus jeune des quatre enfants de Jean Pierre HAURET et Marie TACHOIRES. Elle est née le 1er septembre 1870. Elle a19 ans quand elle se marie à Pau avec un jeune maçon, Jean Basile PRAT. Il a 24 ans. Est-ce une relation du père de Madeleine père, lui-même maçon ? Difficile de la savoir. Il est né à Pau sans père nommé, fils de Marie PRAT, qui est déjà décédée au moment du mariage. Il n'a pas accompli son service militaire. Avec son mètre 52, il est classé dans les services auxiliaires pour "défaut de taille". Madeleine exerce la profession de repasseuse. Elle vit avec son père, à Pau, au moment du mariage en 1889. Parmi les témoins, Pierre MARY, domestique, qui se marie six ans plus tard avec la sœur de Madeleine, Marie-Louise HAURET.
Le couple a trois enfants d'après mes recherches : Eugénie Marie en 1890, Alphonse Jean en 1892 et enfin Marguerite Berthe Joséphine en 1895.
Je n'ai pas d'autres informations concernant Madeleine et son époux Jean Basile PRAT. La fiche matricule de ce dernier nous informe sur son décès en 1909 à seulement 43 ans.
Eugénie Marie PRAT (1890-1955)
Eugenie est l'ainée des enfants de Madeleine et Jean Basile. Son père déclare sa naissance le 13 juillet 1890 au matin mais la petite fille est née la veille. Pierre MARY, futur beau-frère de Madeleine, est un des deux témoins de ma naissance après avoir été un des témoins du mariage. C'est donc visiblement un proche.
En 1911, Eugénie se marie avec Lucien Clément LARROZE dit CLÈDES. Elle a 20 ans et lui 24. C'est un Palois qui, à 20 ans, est monteur électricien. Il a les cheveux noirs, les yeux châtains et culmine à 1,55 m. Il est exempté du service militaire mais sa fiche matricule n'indique pas le motif. Il participe cependant à la Première Guerre mondiale dans une compagnie du Génie au Maroc. Il y obtient la croix de guerre mais sa fiche n'indique pas l'acte qui lui a valu cette décoration.
Extrait de la fiche matricule de Lucien LARROZE dit CLÈDES.
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
Je pense que le couple a eu au moins un enfant en 1915, un garçon prénommé Lucien René. Mais n'ayant pas accès à l'acte, je n'ai pas de certitude. Je en sais rien d'autres sur Eugénie PRAT et son époux si ce n'est l'âge de leur décès : 1955 pour elle (elle a 64 ans) et 1963 pour lui (il a 76 ans).
Jean Alphonse PRAT (1892-?)
Jean Alphonse PRAT naît le 2 août 1892 à 13h30, à Pau comme ses parents et ses sœurs. Que fait-il jusqu'à ces 20 ans ? Sans doute un peu d'école puis, un apprentissage et un emploi à la sortie de l'enfance. Jusqu'en 1936, l'instruction était obligatoire jusqu'à 13 ans. Au moment de son service militaire, il est électricien mécanicien. Il a les yeux verts, les cheveux blonds foncés et mesure 1,67 (plus grand que son père qui ne faisait qu'1 m 52). Il fait son service en 1913 mais, en raison du déclenchement de la guerre, reste sous l'uniforme jusqu'en 1919. Jean Alphonse PRAT est soldat dans l'infanterie et, en 1915, devient maître pointeur (si j'ai le courage, je ferai un petit topo sur ce qu'est un maître-pointeur dans l'artillerie).
Son acte de naissance comporte, en mention marginale, son mariage, mais pas son décès. Il se marie en 1920 (il a donc 28 ans) avec une dénommée Marguerite TUCOULAT. Je n'ai pas l'acte de mariage, je en peux donc pas en dire plus.
Marguerite Berthe Joséphine PRAT (1895-1988)
Dernier enfant du couple (si je n'ai oublié personne), Marguerite naît, se marie et décède à Pau. La naissance a lieu le 10 mars 1891 (à 8h du matin) au domicile de ses parents, rue Jean Réveil, au n°38, dans la maison portant le nom de Boué. Le mariage a lieu 30 ans plus tard, en 1925. Son époux s'appelle Roger Pierre Joseph COUMAYROU. Ils ont deux ans d'écart. Comme elle, il est né à Pau et à 20 ans, exerce le métier de peintre en bâtiment. Il mesure 1,62 m, à les cheveux châtains clairs, les yeux gris verts et le nez tordu vers la droite. Ce sont les détails de sa fiche matricule.
En 1914, il est ajourné pour faiblesse, ajournement qui est reconduit un an. Il n'intègre l'armée qu'en 1916 dans l'artillerie. Il finit maître-pointeur en octobre 1918. Il obtient la croix de guerre mais la fiche matricule ne précise pas dans quel contexte il a obtenu cette médaille.
Je ne sais pas s'ils ont eu des enfants.
Marguerite décède le 11 mars 1988 à l'âge de 93 ans.
Extrait de la fiche matricule de Lucien LARROZE dit CLÈDES.
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques