Mise à jour en janvier 2025
Estienne LARRETGÈRE et Jeanne LAMOLIATTE sont mes ancêtres directs de la génération 7 (en considérant que je suis la génération 1, mes parents, la génération 2, mes grands-parents la génération 3, etc.).
Estienne LARRETGÈRE et Jeanne LAMOLIATTE ont eu sept enfants, quatre filles et trois garçons. Sur les trois garçons, un seul a survécu à la mortalité infantile et a eu une descendance (dont moi, très longtemps après). Ce garçon, Pierre LARRETGÈRE, mon ancêtre direct, a une page spécifique.
Le couple a eu également quatre filles donc, et toutes les quatre se sont mariées, ont eu des enfants, qui a leur tour ont eu des enfants, etc.
Ce sont les descendants des quatre filles d'Estienne et de Jeanne que je vous propose de découvrir dans ces pages : Marthe, Jeanne, Jeanne et Marie. Nous allons commencer par l'aînée, Marthe LARRETGÈRE.
Pour éviter les redondances, les éléments connus concernant Marthe LARRETGÈRE (orthographiée LARRIBIÈRE sur son acte de baptême), fille d'Estienne LARRETGÈRE et de Jeanne LAMOLIATTE sont évoqués dans la page en lien à la fin du paragraphe.
Nous allons ici développer les informations trouvées sur les filles du couple formée par Marthe LARRETGÈRE et son mari Jean PINSOLLE, mariés en 1791 à Soustons. Ils ont eu 6 filles pour quatre grossesses, Marthe ayant accouché à deux reprises de jumelles.
Pour rappel, les enfants de Marthe LARRETGÈRE et de Jean PINSOLLE :
- Marie PINSOLLE (1794-1794)
- Jeanne PINSOLLE (1794-1794)
Marie et Jeanne sont nées et décédées rapidement dans la journée du 17 août 1794 à Soustons.
- Catherine PINSOLLE (1796-1804) ; elle décède à 8 ans le 30 juillet 1804 à Soustons.
- Jeanne PINSOLLE (1796-1852)
- Catherine PINSOLLE (1798-1884)
- Jeanne PINSOLLE (1802-1802) ; Jeanne ne vit que 4 mois et décède en août 1802.
Deux filles sur les six arrivent à l'âge adulte, se marient et ont une descendance : Jeanne, née en 1796 et Catherine née en 1798. C'est l'objet de notre étude ici.
On commence donc par le mariage mais surtout par le marié. Je n'ai aucune connaissance concernant l'enfance de Jeanne et de Simon, le mariage est donc un début comme un autre.
J'ai un petit souci d'identification avec Simon MASSÉ : à son mariage, il est dit fils d'Étienne MASSÉ et de Françoise DUVERT. Il est né à Messanges en 1784. Mais à sa mort, on le dit bien veuf de Jeanne PINSOLLE, mais fils d'un autre couple, qui existe d'ailleurs : Jean MASSÉ et Jeanne DUVERT (ou DUBERT) Le couple Jean MASSÉ et Jeanne DUVERT/DUBERT s'est marié en 1775. Et ils ont un fils appelé Simon né en 1780. Le couple Étienne MASSÉ et Françoise HUBERT (avec un H) ou DUBERT s'est marié en 1772 et ont un fils également baptisé Simon en 1784. Il y a donc sans doute une confusion, 70 ans après leur naissance, lors du décès, entre les deux Simon.
Cependant, sur l'acte de mariage de Jeanne PINSOLLE, le 21 février 1819, mariage qui a lieu à Vieux-Boucau, lieu de résidence du marié, Siméon MASSÉ, ses parents sont vivants et présents et il s'agit bien d’Étienne MASSÉ, vigneron à qui on donne l'âge de 70 ans et de Françoise DUBERT, qualifiée de vigneronne de 60 ans.
Jeanne PINSOLLE réside avec son père à Soustons. Sa mère, Marthe LARRETGÈRE (dont le patronyme est orthographié LARITEGERE) est déjà décédée.
Il y a plus de dix ans d'écart entre les mariés : Siméon a 35 ans déclarés contre 23 ans pour Jeanne ; en fait, il en a 34 et elle 22 à la date du mariage mais
cela ne change pas la différence d'âge.
Siméon est un des cinq enfants du couple, trois naissant à Vieux-Boucau-les-Bains (Jeanne en 1773, Pierre en 1775 et Jean-Baptiste en 1780) puis deux à Messanges (Siméon, notre marié, en 1784 et Dominique en 1789). Au moment du mariage, les parents et leur fils Siméon habitent de nouveau à Vieux-Boucau. D'après le recensement de 1819 de Vieux-Boucau, Siméon (ou Simon) travaille comme ouvrier agricole chez la famille THEVENIN à Maison-neuve et ses parents (et au moins un de ses frères, Pierre) résident au hameau de Clérac (ou Clairacq, selon les recensements), dans la même commune de Vieux-Boucau. Comme souvent, les âges du recensement sont un peu fantaisistes.
La famille était déjà dans la commune lors du recensement de 1807, le plus ancien disponible aux Archives départementales des Landes. Quand je parle de la famille, je parle du père,
Estienne MASSÉ, de sa mère, Françoise DUVERT et de son frère Pierre. Pas de trace, en revanche, de Siméon (ou Simon).
Extrait du recensement :
Source : archives departementales des Landes
Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1807-E DEPOT 328/1F2
Notons, sur l'acte de mariage, la qualité des témoins : un charpentier, Mathieu THEVENIN, l'employeur de Siméon / Simon MASSÉ, un forgeron (Jean LACORNE), un maître de pêche (Jean DEYSON) et un vigneron répondant au nom de Michel MASSÉ âgé de 38 ans (un membre de la famille ? L'acte ne le précise pas et je n'ai pas fait de recherches à ce sujet). Il est surprenant de voir, à cette date, autant de signatures sur l'acte de mariage : trois témoins et le père de la mariée signent.
Sauf erreur de ma part, Jeanne PINSOLLE et Siméon / Simon MASSÉ n'ont que deux enfants : d'abord une fille, Françoise, le
9 juillet 1821, soit trois ans après le mariage et un garçon, Jean, qui voit le jour le 27 mai 1828.
Jeanne PINSOLLE et Simon MASSÉ meurent un jour comme tout le monde : d'abord Jeanne en 1852 (on la dit fille de Marthe DARRIÈRE), à l'âge de 56 ans (57 selon l'acte de décès) et Simon MASSÉ en 1853, à 73 ans (68 selon l'acte), tous deux à Vieux-Boucau-les-bains. L'acte de décès de Jeanne la qualifie de cultivatrice et celui de Siméon / Simon le qualifie de vigneron. Sont-ils restés du mariage à leur décès à Vieux-Boucau ? Pas sûr. En effet, ils sont introuvables dans le recensement de 1841.
En revanche, la famille est bien présente dans le recensement de 1846 avec une surprise : ils n'ont pas deux enfants mais trois. Regardons le document :
Sources : Archives départementales des Landes
Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1846-E DEPOT 3281F2
Donc, on retrouve bien Siméon MASSÉ , Jeanne PINSOLLE son épouse et trois enfants. Julie doit être le prénom d'usage de Françoise et Jean, né en 1828, a bien 18 ans en 1846. Reste un fils dénommé Pierre, peut-être l'aîné, qui a du naître entre le mariage de 1819 et la naissance de Françoise dite Julie. Cependant, le couple s'est marié à Vieux-Boucau et leurs enfants Françoise dite Julie et Jean sont nés à Vieux-Boucau. Pourquoi un fils Pierre serait-il né ailleurs ? Lors du mariage, il n'y avait pas de référence à un enfant illégitime... Si Pierre a bien 21 ans, il doit être né en 1825 (entre 1824 et 1826 pour être large). L'âge des autres membres de la famille est correct. Allons chercher dans les registres de l'état civil. Et c'est là qu'il est important de croiser ses sources pour lutter contre les oublis : le 5 octobre 1825, à 5h du matin, est né Pierre MASSÉ. C'était juste une recherche lacunaire de ma part dans les registres de l'état civil.
Siméon, cultivateur, vigneron fut également pâtre, peut-être en complément de la métairie, exploitée par sa femme et ses enfants...
Voyons si le recensement de 1851 nous apprend quelque chose, avant la mort de Jeanne e 185 de et Simon en 1853.
Sources : Archives départementales des Landes
Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1851-E DEPOT 3281F2
Rien de bien nouveau donc, avec la présence des parents et des trois enfants ; les parents sont vignerons, Julie "Françoise" est journalière, Pierre est gemmier (on dit gemmeur ailleurs mais dans les Landes, c'est gemmier ou résinier) ; Jean, malgré son âge, ne travaille pas.
Trois enfants donc, pour le couple :
- Françoise dite Julie en 1821 ;
- Pierre en 1825 ;
- Jean en 1828.
Les trois enfants vivent avec leur parent la plupart du temps. Si Françoise "Julie" a exercé la fonction de domestique chez la veuve COURTIAU, fruitière, à une période où ses parents et ses frères ne semblaient pas vivre à Vieux-Boucau, on la retrouve chez eux de 1846 à 1851.
Sources : Archives départementales des Landes
Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1851-E DEPOT 3281F2
Donc, un peu avant les décès successifs de Jeanne PINSOLLE en 1852 et de Siméon MASSÉ en 1853, leurs trois enfants sont encore à domicile. Certes, ils ont un
emploi pour au moins deux d'entre-eux, Pierre qui est gemmier et Françoise "Julie" qui est journalière ; Jean semble ne pas avoir d'activités
professionnelles : il est déclaré "vivant du travail de ses parents" en 1851. Es-il malade ? Handicapé ? En tout cas, il ne vit pas vieux. Il décède quelques mois avant son père veuf. Et trois
jours après le décès de son frère, Françoise "Julie" accouche de son premier enfant, prénommé Jean...
Le premier enfant de Jeanne PINSOLLE et de Siméon MASSÉ : Françoise "Julie" MASSÉ (1821-1860)
En 1853, Françoise "Julie" a 31 ans, vit toujours à Vieux-Boucau et elle n'est pas mariée. Elle accouche cependant d'un garçon, Jean, en mai. Ce jeune garçon meurt 13 jours après sa naissance qui avait été déclarée par un certain Damien DARRAP, 48 ans, également journalier. C'est ce même Damien DARRAP qui déclare en 1854 la naissance du deuxième enfant de Françoise "Julie", une petite Magdelaine qui ne vit que trois mois.
En 1856, c'est un tailleur d'habits âgé de 64 ans, Charles LEBRUN, qui déclare la naissance de Bernard, troisième enfant naturel
de Françoise "Julie", déclarée cultivatrice. Mais en fait, elle est toujours journalière et vit, à cette date, avec un autre journalier, un dénommé Michel
DARROZIN. Est-ce le père du petit Bernard ? Mystère...
Sources : Archives départementales des Landes
Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1851-E DEPOT 3281F2
Bernard, à la différence des deux enfants précédents de Françoise, survit.
En 1860, en avril, toujours déclarée par Charles LEBRUN, une petite Etiennette voit le jour mais ne survit pas à son cinquième mois, en septembre 1860. Sa mère, Françoise "Julie", est déjà morte depuis juillet. Elle n'avait que 39 ans.
Sur les quatre enfants naturels de Françoise "Julie", un seul donc, Bernard, dépasse le stade de l'enfance. Que devient-il après le décès de sa mère ? Je ne sais pas. Il a 4 ans et, sur le recensement de 1861, il ne semble plus vivre à Vieux-Boucau. Il a pu être confié à un membre de sa famille mais il n'a pas de père déclaré, sa mère est morte, ses grands-parents sont morts. Il a un oncle à Vieux-Boucau, Pierre MASSÉ ; ce dernier, en 1860, est encore célibataire et ne devient visiblement pas le tuteur de son neveu. Reste l'hospice et sans doute un placement en famille d'accueil.
Bernard MASSÉ (1856-1931), fils naturel survivant de Françoise MASSÉ
Bernard est donc le fils de Françoise "Julie" MASSÉ, petit-fils de Jeanne PINSOLLE et Siméon MASSÉ et
arrière petit-fils de Marthe LARRETGERE et Jean PINSOLLE. Je ne retrouve sa trace qu'en 1880 à l'âge de 24 ans pour son mariage. Je n'ai pas trouvé de
fiche matricule à son nom, ni aux Archives départementales des Landes ni à celles des Pyrénées atlantiques. En 1880, il vit, selon l'acte de mariage, à Vieux-Boucau. Depuis quand y est-il
retourné ? Sans doute récemment car il n'apparait pas dans les recensements de 1861, 1866, 1872 ni 1876. Il est ouvrier mais on ne sait pas dans quel domaine. Il épouse une jeune fille de 20 ans,
Jeanne TAUSIAT, âgée de 20 ans, sans profession, qui vit avec sa mère veuve à Capbreton.
Le couple reste marié un peu plus de 20 ans et visiblement, sans descendance. En tout cas, je n'en ai pas trouvé. Jeanne TAUSIAT décède en 1901 à 41 ans, à Soorts-Hossegor. Elle
est déclarée ménagère et le métier de Bernard MASSÉ n'est pas mentionné dans l'acte de décès.
Bernard MASSÉ se marie de nouveau, quelques mois après le décès de sa première épouse. Il reste veuf de septembre 1901 à janvier 1902. Il a 45 et sa promise en a 22. Elle
s'appelle Anne LACAULE ; tous les deux sont ostréiculteurs. Les parents d'Anne, qui est native de Soorts-Hossegor, sont tous deux décédés. Parmi les témoins du
mariage, on trouve un tonnelier, un bouchonnier et deux marins.
Ensemble, ils ont deux enfants : Martin en 1903 et Alfred Jules en 1916. Martin devient marin et continue de vivre chez ses parents jusqu'en 1926.
Source : archives départementales des Landes
Cote : Soorts-Hossegor-1926-6 M 211
En 1931, Bernard et son épouse Anne LACAULE vivent toujours à Soorts-Hossegor. Alfred Jules n'a que 10 ans et n'exerce donc pas d'activité professionnelle. Martin a quitté le domicile familial. En effet, il s'est marié en 1926 avec une dénommée Jeanne LACAULE (qui porte le même patronyme que sa mère).
Source : archives départementales des Landes
Cote : Soorts-Hossegor-1931-6 M 240
Le lundi 3 août 1931, Bernard MASSÉ décède ; le 11 août 1933, c'est sa veuve, Anne LACAULE qui meurt. Elle n'avait que 54 ans alors que son mari avait passé les 75 ans.
Que devient le jeune Alfred Jules, qui n'a que 17 ans à la mort de sa mère ? Il est recueilli par une famille de la commune comme nous le montre cet extrait du recensement de 1936.
Source : archives départementales des Landes
Cote : Soorts-Hossegor-1936-6 M 272
Alfred Jules devient plombier comme son patron, Fernand LABOURSE, qui est aussi le chef de la famille dans laquelle il a été recueilli. Et en 1943, il se marie avec la jeune domestique qui vit également avec la famille LABOURSE, Marie Madeleine CLAVERIE.
Le deuxième enfant de Jeanne PINSOLLE et de Siméon MASSÉ : Pierre MASSÉ (1825-1875)
Pierre MASSÉ , comme sa sœur aîné et son frère cadet, est né à Vieux-Boucau-les Bains. Il exerce le métier de gemmier, appellation
locale de "gemmeur" qui est retenu comme nom officiel. Il est parfois qualifié de résinier. Ces appellations font même l'objet d'un débat entre journalistes et/ou "spécialistes". Un érudit local,
Césaire DAUGÉ fait éditer un petit fascicule de 50 pages reprenant les éléments de la polémique qui l'a opposée à l'ingénieur agronome M. RICARD. Césaire
DAUGÉ est satisfait que contrairement à "Paris et aux dictionnaires de langue française", M. RICARD appelle l'exudasion du pin "gemme" et non pas résine.
Mais M. RICART désigne celui qui incise le pin un "gemmeur" alors que l'usage landais utilise le mot "gemmier". Pire (pour M. DAUGÉ), certains souhaitent utiliser le mot de "résinier". Bref, sont convoqués sur 49 pages les exemples, les usages de la langue gasconne, l'histoire locale, l'étymologie, etc.
Pour ma part, je n'ai pas de préférence réelle, mais le mot gemmier est dans les actes des registres d'état civil des communes des Landes, donc je l'adopte volontiers.
Source : Césaire DAUGÉ, On dit gemmier,
1915, Aire-sur-Adour.
Mais revenons à Pierre MASSÉ
Il est donc gemmier, gemmeur, résinier, peu importe, cela désigne le même métier dans le sud-Ouest du département des Landes dans ce dernier tiers du XIXe siècle.
Il approche la trentaine au décès de ses parents, en 1852 et 1853. Reste-t-il domicilié à Vieux-Boucau-les-Bains ? Oui, si l'on en croit son acte de mariage avec Marie CASTETS,
24 ans, alors que lui en a 40. Nous sommes en 1865. Cependant, le recensement de la commune de 1856 ne révèle pas sa présence. Il existe bien un Pierre
MASSÉ, gemmier, mais plus âgé et déjà marié ; même chose pour le recensement de 1861. Mais en 1865, l'acte de mariage le déclare
résidant à Vieux-Boucau-les-Bains. Marie CASTETS, sa jeune épouse, est née à Soustons mais vit avec sa mère à Vieux-Boucau-les-Bains. Elle a perdu son père ; on la déclare
cultivatrice. Marie CASTETS et sa mère, Jeanne LAFARGUE, n'apparaissent pas non plus dans le recensement de 1861 mais résident dans la commune de Vieux-Boucau en
1865.
En 1866, Pierre MASSÉ, Jeanne LAFARGUE, veuve CASTETS,
cultivatrice, est désignée comme le chef d'un ménage composé de sa fille Marie, de son gendre, Pierre MASSÉ et de sa deuxième fille, Marceline CASTETS. Le métier de Pierre n'est pas précisé.
Source : archives départementales des Landes
Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1866-E DEPOT 328/1F2
Marie CASTETS décède à 31 ans, le 6 février 1872 visiblement lors de son accouchement. En effet, le même jour, sa fille Catherine, née 6 heures plus tôt, décède également. Toutes deux meurent à midi.
Marie avait déjà mis au monde trois enfants : Jeanne, en octobre 1866, Bertrand en janvier 1868 et Catherine en juin 1869. Lors
du recensement de 1872, Pierre MASSÉ vit avec sa belle-mère et ses deux filles. Son fils n'a vécu que 6
mois.
Je crois avoir déjà rédigé une petite note sur la "mort maternelle" qui se définit comme le décès d'une femme survenu au cours de sa grossesse ou dans les 42 jours qui suivent la fin de cette dernière, hors accident bien sûr. En gros, ce sont les décès liés aux complications de la grossesse, de l'accouchement et de ses suites. Il est difficile d'évaluer avec précision la "mort maternelle" pour les périodes anciennes, où les grossesses se succédaient rapidement et où les maladies infectieuses étaient nombreuses. On peut évaluer la mortalité maternelle comme compris entre 10 et 13 décès pour 1000 naissances entre 1700 et 1829. Ces estimations ne rendent pas compte des variations locales qui peuvent être importantes comme on peut le voir dans des monographies. Le risque de "mort maternelle" augmente avec l'âge de la mère, jusqu'à doubler entre 20 et 49 ans (toujours pour la période 1700-1829), mais il augmente également selon le rang de naissances : le décès de la mère pour le 1er enfant est plus important que pour le deuxième, risque accrue si la mère est très jeune.
Un an après le décès de son épouse, Pierre MASSÉ se remarie avec une veuve, Jeanne LALANNE. Elle a 44 ans et lui 46. Cependant, le mariage est de courte durée car Pierre meurt deux ans après, à l'âge de 49 ans. Jeanne LALANNE est de nouveau veuve et les deux filles vivantes de Pierre deviennent orphelines. Et ensuite ? Je n'ai aucune piste quant au devenir des petites Jeanne et Catherine. Ni elles si leur belle-mère n'habitent Vieux-Boucau-les-Bains lors du recensement de 1876. Jeanne LALANNE décède en 1900, à Dax. On lui donne l'âge de 75 ans alors qu'elle n'en a que 71.
Catherine PINSOLLE arrive en cinquième position des enfants de Marthe LARRETGÈRE et de Jean PINSOLLE (elle naît en 1798) mais elle est l'une des deux sœurs, avec Jeanne (survivante de la seconde paire de jumelles du couple) à vivre jusqu'à l'âge adulte et à avoir une descendance.
À 21 ans, le 13 octobre 1819, elle épouse un pasteur de Soustons âgé de 22 ans, François DOUTHE. François change de métier en devenant laboureur puis résinier.
Comme la plupart des couples, ils ont des enfants, neuf pour être précis. Ils naissent tous à Soustons. Après une longue vie, Catherine meurt à 85 ans en 1884. Son époux est déjà mort, en 1856, à l'âge de 59 ans.
Les neuf enfants naissent dans un intervalle de 18 ans, entre 1820 et 1838. Pour le premier, Catherine est âgée de 22 ans ; pour le dernier, elle en a 40. Ses enfants ont un écart d'un à trois ans. Tous ne survivent pas.
Petite parenthèse : à cette date, la maman de Jeanne, Catherine PINSOLLE, fille de Marthe LARRETGÈRE, est veuve et vit à Vieux-Boucau. Jeanne DOUTHE et sa mère Catherine PINSOLLE vivent avec Bertrand DOUTHE, sa femme Catherine DELOS et leur fils Raymond ; il y a aussi une domestique.
Source : Archives départementales des Landes
Il reste encore trois Jeanne DOUTHE, nées respectivement en 1827, 1833 et 1838. Une Jeanne DOUTHE semble visiblement s'être mariée à trois reprises, ce qui peut arriver à la suite de plusieurs veuvages, assez fréquents à l’époque. En effet, sur trois actes de mariage, la date de naissance de la mariée est le même : le 27 septembre 1738.
Cependant, les deux derniers actes de mariage ne mentionnent pas la situation de veuve de Jeanne ce qui est généralement le cas dans les actes d'état civil. De plus, j’ai trouvé des actes de décès pour deux des maris bien après les supposés remariages. Il s'agit en fait de trois mariages concernant trois Jeanne DOUTHE différentes et sans doute des confusions de l’officier de l’état civil concernant leur date de naissance.
Comment le vérifier ?
Cherchons dans les sources, c'est-dire dans les actes de l'état civil…
Trois mariages et deux enterrements...
Jeanne n°1
Mariage : le 07 novembre 1860 à Soustons entre Jeanne DOUTHE (27/09/1838) 24 ans et Jean CASTETS (20/02/1836) 22 ans
Décès le 19 mars 1905 à Soustons de Jean CASTETS, 69 ans (20/02/1836).
Épouse déjà décédée.
Jeanne n°2
Mariage le 18 novembre 1867 à Soustons entre Jeanne DOUTHE (27/09/1838) 29 ans et Pierre HAGUISIEN (30/08/1845) 22 ans
?
Jeanne n°3
Mariage le 07 novembre 1871 à Soustons entre Jeanne DOUTHE (27/09/1838) 33 ans et Mathieu COURTIAU (08/10/1819) 52 ans
Décès le 27 juin 1893 à Soustons de Mathieu COURTIAU, 73 ans.
Épouse vivante.
Conclusion 1 : aucune des trois Jeanne DOUTHE ne peut être la même.
L’épouse de Jean CASTETS (Jeanne n°1), qui se marie la première en 1860, meurt avant son mari et ne peut donc pas être sa veuve (et donc se remarier) ;
celle de Mathieu COURTIAU (Jeanne n°3) est encore vivante, et donc veuve, mais en 1893 et donc après la date des trois mariages (1860, 1867 et 1871).
Je n’ai en revanche aucune information sur Jeanne n°2 épouse de Pierre HAGUISIEN (pas plus que sur le mari d’ailleurs) au cours du mariage qui se déroule en 1867.
Décès le 12 juin 1898 à Soustons Jeanne DOUTHE (59 ans), épouse de Jean CASTETS.
Date de naissance estimée d'après l'âge donné dans l'acte : 1839.
?
Décès le 27 novembre 1906 à Soustons de Jeanne DOUTHE (68 ans avec rappel de la date de naissance au 27/09/1838), veuve de Mathieu COURTIAU.
Conclusion 2 : difficile, avec l’année du décès et les âges estimés, d’identifier et surtout de différencier les trois Jeanne
DOUTHE. Si l’on excepte l’aînée Catherine (née en 1822), parfois appelée Jeanne sur les actes, qui se marie on l’a vu avec Dominique
DELÉON et l’épouse d’Antoine BOULBE (née en 1935), nous avons toujours trois Jeanne à différencier (en espérant que Françoise, née en
1830, n’est pas décidée de se faire appeler Jeanne comme sa grande sœur Catherine) :
Jeanne DOUTHE née en 1827
Jeanne DOUTHE née en 1833
Jeanne DOUTHE née en 1838
Nous allons essayer de voir si les dates de naissances des enfants, de leur décès éventuel, et les âges données à la mère nous permettent de trancher. Pour chaque enfant, nous donnerons l'âge de
la mère dans l'acte et nous proposerons l'année de naissance correspondants.
Naissance enfant 1 : Bertrand, le 17/04/1862.
Âge de la mère : 32 ans.
Année de naissance estimée de Jeanne : 1830.
(Bertrand CASTETS décède le 19/04/1864, 2 jours après ses deux ans).
Naissance et décès enfant 2 : enfant mâle sans nom car mort né, le 14/10/1863.
Naissance enfant 3 : Catherine le 26/08/1864.
Âge de la mère : 38 ans.
Année de naissance estimée de Jeanne : 1826.
Pour les quatre enfants suivants, Jeanne en 1865, Bertrand en 1867, Jacques en 1870 et Marie en 1873, les âges donnés à la mère, Jeanne DOUTHE, donne des naissances en 1829 et 1830.
Naissance enfant 1 : Marguerite, le 09/11/1868.
Âge de la mère : 31 ans.
Année de naissance estimée de Jeanne : 1837.
(Marguerite HAGUISIEN décède 15 jours après sa naissance sous le nom de Catherine...).
Naissance enfant 2 : Jeanne le 01/11/1873.
Âge de la mère : 35 ans.
Année de naissance estimée de Jeanne : 1838.
(Jeanne HAGUISIEN décède en 1953 à Mont-de-Marsan).
Naissance enfant 1 : Jeanne, le 02/11/1875.
Âge de la mère : 37 ans.
Année de naissance estimée de Jeanne : 1838.
Conclusion 3 : en l'état actuel de mes connaissances, fruit de mes recherches sur les actes de l'état civil, il m'est difficile de trancher et de dire qui est qui. Il est évident que seule une de ces trois Jeanne DOUTHE est née en 1838 et les deux autres sont nées en 1827 et 1833. Sans écarter l'hypothèse de la sœur Françoise, née en 1830 et qui se fait peut-être appelée Jeanne... Les recensements de population aurait pu m'aider mais pour Soustons, ils ne sont disponibles que pour 1819 (trop tôt) ou 1921 (et d'autres postérieurs), ce qui est un peu trop tard... Il faut que je cherche également dans ceux de Vieux-Boucau.
Cependant, comme il faut trancher, je vais suivre la logique des âges supposés à la naissance des enfants :
Jeanne n°1 est celle née en 1827 ;
Jeanne n°2 est celle née en 1835 ;
Jeanne n°3 est celle née en 1838.
Sur leur neuf enfants, sept survivent et atteignent l'âge adulte, se marient et ont une descendance. François ne connaîtra pas ses petits enfants ; il meurt en février 1856, à l'âge de 59 ans. Ses enfants se sont mariés à un âge relativement avancé et le premier mariage a lieu en 1856, en juin, quatre mois après le décès de François.
Catherine DOUTHE (1822-1892) et Dominique DELEON (1817-1892)
Comme indiqué plus haut, Catherine a 33 ans quand elle épouse Dominique DELEON, un veuf de Catherine CLAVERIE décédée en 1854. Il a 39 ans. De cette première union, conclue le 7 novembre 1839 à Soustons (sous le nom de Dominique LEON) il a eu cinq enfants avec Catherine CLAVERIE :
Catherine, en juillet 1840 (Soustons), qui décède quelques jours après son premier mois ;
Pierre en 1841(Soustons) ;
Marie, en 1845 (Soustons) ;
Marie en 1847 (Messanges) ;
Catherine en 1849 (Soustons) ;
François en 1852 (Vieux-Boucau-les-Bains), qui décède quatre ans plus tard, quelques mois après le remariage de son père.
Catherine DOUTHE va donc vivre avec son époux et les enfants survivants de son mari : Pierre, Marie (1845), Marie (1847 qui meurt à 11 ans en 1858) et Catherine. On retrouve le couple à Vieux-Boucau en 1861, dans le recensement.
Source : Archives départementales des Landes
Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1861-E DEPOT 328/1F2
On retrouve bien Catherine DOUTHE et son mari Dominique DELEON et seulement deux enfants. Il manque Marie DELEON, née en 1845. J'ai exploité le moteur de recherche de l'excellent dite de l'association de généalogie du Bas Adour, sans qui je n'aurais pas pu développer autant ma branche paternelle issue du Sud-Ouest des Landes. Pas de décès de Marie DELEON autre que celle née en 1847. En réfléchissant un peu, je me suis souvenu que lors de son premier mariage, Dominique DELEON avait été nommé Dominique LEON. Et en cherchant avec le patronyme LEON, j'ai trouvé ma réponse. La petite Marie est morte à Messanges, en 1846, soit environ un an après sa naissance.
Le recensement me permet également de vérifier que le couple n'a pas d'enfant autre que ceux du premier lit de Dominique. Les deux enfants survivants de Dominique DELEON restent à Vieux-Boucau au moins jusqu'à leur mariage. Catherine épouse en 1868 un dénommé Pierre PULON. Son frère, Pierre DELEON reste célibataire jusqu'à sa mort en 1908 ; il exerçait la fonction de bouchonnier après avoir été résinier. Il avait 66 ans.
Son père et sa belle-mère (au sens de marâtre), avec qui il vivait jusqu'à leurs décès en 1892, ne change ni de communes, ni de métiers. Ils s'éteignent à quelques mois d'intervalle, Dominique DELEON en juillet 1892 à 75 ans et Catherine DOUTHE le 1er décembre de la même année à 70 ans.
Bertrand DOUTHE (1826-1900) et Catherine DELOS (1837-?)
Bertrand DOUTHE et Catherine DELOS se marient à Vieux-Boucau-les-Bains en mai 1861. Ils ont dix ans d'écart : 24 ans pour elle et 34 pour lui. Il est laboureur au moment du mariage mais est déclaré également gemmier ou résinier selon les périodes. Ils n'ont qu'un enfant, à priori, en 1862 et ils le prénomment Raymond.
Sur sa fiche matricule, on décrit un homme de petite taille, 1,55 m, aux cheveux châtains. Il possède une bonne instruction (4 sur l'échelle de 1 à 5) et il exerce la profession de comptable. Ajourné en 1883, il s'engage en 1884 dans l'infanterie. Il devient caporal puis sergent et il quitte l'armée en 1888. Il devient préposé aux douanes. Il a 31 ans quand il épouse la très jeune Jeanne CHELLE, qui a quasiment la moitié de son âge : 16 ans. La jeune fille est de la commune de Macau, en Gironde, dans le Médoc. Ils habitent ensuite Bordeaux, mais leurs enfants naissent à Macau : Jeanne Augusta en 1894 et Jean Roger en 1897. En 1911, Raymond DOUTHE prend sa retraite à 49 ans.
Extrait du JO, année 1943, n°350, 25 décembre 1911.
Source : Gallica
Je n'ai pas vraiment d'autres informations sur Bertrand DOUTHE et Caroline DELOS, ni sur leur fils Raymond.
Concernant les petits enfants du couple, je n'ai que des dates de décès : Jeanne Augusta décède en 1974 et son frère Jean Roger en 1966, tous les deux à
Bordeaux.
Une exception cependant : la fiche matricule de Jean Roger qui participe à la Première Guerre mondiale. Il mesure 1,62 m, il est châtain. Dans un premier temps, en 1916, il est détaché comme ajusteur au lieu d'être affecté dans l'artillerie. Ce n'est qu'en mai 1917 qu'il rejoint un régiment d'infanterie. En juin 1918, il est blessé et évacué du front. Hospitalisé puis en convalescence, il retourne à l'armée en janvier 1919 dans un service auxiliaire avant d'être déclaré inapte. Sa blessure est une fracture par balle du fémur gauche qui a entraîné un raccourcissement du fémur de 3,5 cm. Démobilisé, il se retire à Bordeaux avec une pension pour "légère gêne fonctionnelle". En 1948, il est commandant (de quoi ? La fiche mentionne seulement "commandant de s") au port autonome de Bordeaux. Il y travaille visiblement depuis 1933.
Jeanne DOUTHE (1827-1898) et Jean CASTETS (1836-1905)
Jeanne fait partie de la famille qui est restée à Soustons et qui n'a pas déménagé à Vieux-Boucau-les-Bains. Et c'est donc à Soustons qu'elle épouse Jean CASTETS dit Jacques en 1860 à l'âge de 32 ans. Lui en a 24. Sans originalité, il sont cultivateurs. Ensemble, ils ont sept enfants entre 1862 et 1873. Elle a donc 46 ans lorsqu'elle accouche de son dernier enfant. Tous ne vivent pas. Faisons la liste :
- Bertrand CASTETS : 1862-1864 ;
- CASTETS : enfant mort né en 1863 (sans prénom) ;
- Catherine CASTETS : 1864-1897 ;
- Jeanne CASTETS : 1865-1867
- Bertrand CASTETS : 1867-?
- Jacques CASTETS : 1870-1939
- Marie CASTETS : 1873-1873
Tous naissent à Soustons. Trois meurent à la naissance ou peu de temps après : deux enfants morts nés et un qui décède à deux ans.
L'absence de recensement entre 1819 et 1921 pour la commune de Soustons ne permet d'avoir beaucoup d'informations sur la famille.
Jeanne DOUTHE décède en 1898 à l'âge de 70 ans mais l'acte lui en donne 59. Mais c'est très confus pour trois des
Jeanne DOUTHE, on l'a vu plus haut. Si on prend l'exemple de la naissance de Jacques CASTETS en 1870, on donne à Jeanne l'âge de 41 ans, ce qui
lui fait 69 ans à l'âge du décès et qui est proche de mes conclusions concernant l'identification des "Jeanne DOUTHE". Son mari, Jean CASTETS, meurt en
1905.
On a vu que trois de leurs enfants meurent à la naissance ou en bas âge. Je n'ai aucune information concernant Jeanne CASTETS née en 1865. En fait, j'ai trouvé son décès en 1867 ; il y avait une erreur dans le nom de la mère, nommé Jeanne DOUBS au lieu de Jeanne DOUTHE.
Reste donc trois enfants qui sont arrivés à l'âge adulte et qui se sont mariés.
- Catherine CASTETS (1864-1897), née en 1864, épouse un cultivateur de Soustons, Bernard LALANNE, en 1893. Elle a déjà 29 ans et lui 27. Le mariage ne dure pas longtemps car Catherine décède 4 ans après le mariage, à l'âge de 32 ans. Entre son mariage et son décès en 1897, le couple n'a pas eu d'enfant.
- Bertrand CASTETS (1867-1920), née en 1867, est surnommé Rémy dans la vie quotidienne. Il a un nez un peu fort, une fossette au menton, des cheveux châtains, comme ses yeux. Il est d'une taille moyenne pour l'époque : 1,64 m. Il est cultivateur. Il fait son service militaire au 6e régiment de hussards entre 1888 et 1891. Sa fiche matricule nous apprend qu'il passe 24 jours en prison pour violence en 1912. Il a 28 ans quand il épouse la jeune Anna LACORNE, 20 ans, née comme lui à Soustons. Ils ont huit enfants ensemble et les actes de naissance de ses huit enfants permettent de suivre le trajet géographique et professionnel du couple. Les quatre premiers enfants du couple naissent à Soustons : il s'agit de Jacques Maurice en 1897, Ida en 1899, Jeanne-Marie en 1901 et Alice en 1904. Le couple fait un petit crochet par Saint-Geours-de-Maremne avec la naissance en 1906 de Dominique Jean-Baptiste. Ils retournent ensuite à Soustons où née Louise en 1906. Un garçon voit le jour à Saint-Paul-les-Dax en 1911 et il se prénomme André. La petite dernière, Marguerite, naît à Magescq en 1914. En fait, ce n'est pas la petite dernière. En cherchant l'acte de décès de Bertrand CASTETS, à Magesq donc, je feuilletais les actes de décès de la commune en 1920 et bien m'en a pris. J'ai trouvé l'acte de décès de deux enfants mâles, mort à la naissance, le premier à une heure du matin et le second à 5h. Les deux morts n'ont pas été prénommés. Et en essayant d'être exhaustif, j'ai également la naissance d'une petite Marthe en 1916 mais juste sur les tables décennales, confirmées par le recensement de 1921. En effet, pour Magescq, les actes de naissances sont regroupés dans un lot qui va de 1911 à 1927 et ne sont pas encore consultables en lignes.
Bertrand CASTETS et Anna LACORNE ont donc eu 11 enfants, les derniers quelques mois avant le décès
de Bertrand à l'âge de 52 ans.
Voyons un peu les recensements trouvés concernant la famille. Le premier que je vous propose est celui trouvé à Saint-Geours-de-Maremne en 1906.
Source : Archives départementales des Landes
Cote : E DEPOT 261/1F3
Les deux extraits ci-dessus montre que la famille de Bertrand "Rémy" CASTETS et d'Anna LACORNE sont voisins des parents et des frères d'Anna qui, eux aussi, ne restent pas toujours aux mêmes endroits. Jean LACORNE, père d'Anna, est tuilier et, si l'on observe les les lieux de naissances, on voit qu'il est de Castets, son épouse de Magescq comme la plupart de leurs enfants sauf un, né à Soustons.
En 1906, Anna est sur le point d'avoir son cinquième enfant, Dominique Jean-Baptiste, le seul qui naît à Saint-Geours-de-Maremne. Les quatre enfants qu'ils ont eu depuis leur mariage sont avec eux : Jacques Maurice dit "Maurice", Ida dite "Jeanne", Jeanne-Marie dite "Mathilde", Alice dite "Marie". On reconnaît là l'habitude souvent mentionné sur ce site d'utiliser un autre prénom que celui de l'état civil dans la vie quotidienne. En tout cas, la famille est au complet. On note qu'il n'y a pas eu de mortalité infantile pour le couple à cette date.
On saute ensuite à l'année 1921. Bertrand "Rémy" CASTETS est mort depuis un an, quelques mois après ces deux derniers enfants, des jumeaux morts nés. La famille habitent désormais Magescq.
Source : Archives départementales des Landes
Cote : 6 M 179
Anna LACORNE conserve le nom de CASTETS et d'ailleurs signe les actes "veuve CASTETS". Ses enfants travaillent avec elles, ceux au moins qui sont en âge de travailler, comme cultivateurs ou résinier. Les plus jeunes sont à l'école. On retrouve Jacques Maurice dit "Maurice", l'aîné. Ida s'est marié l'année précédente à Saint-Geours-de-Maremne et y vit à cette date ; Jeanne-Marie, Dominique Jean-Baptiste, André, Marguerite et Marthe sont présents. Il ne manque qu'Alice dite "Marie" (en 1906 sur le recensement de Saint-Geours-de-Maremne). Un peu jeune pour se marier (elle a 17 ans), je n'ai pas trouvé d'acte de décès à son nom. Peut-être travaille-t-elle dans un autre commune ? Je n'ai aucune piste la concernant.
Les enfants du défunt Bertrand "Rémy" CASTETS et d'Anna LACORNE vont pour la plupart se marier dans les années qui suivent. Tous les actes de mariages ne sont pas encore accessibles aux Archives départementales des Landes. Je ne sais pas, pour l'instant, quand Anna décède.
Nous allons nous intéresser à leurs enfants mais les actes n'étant pas tous disponibles, mes informations sont lacunaires. Sur les 11 enfants du couple, une demeure introuvable (pour l'instant), Alice, et les deux derniers, des jumeaux, sont morts nés. Il reste donc huit enfants dont nous pouvons suivre l'évolution.
Jacques Maurice CASTETS (1897-1980) : à 20 ans, il est cultivateur résinier et il habite Magescq avec ses parents. C'est un garçon aux cheveux châtains qui mesure 1,64 m. Quand il rejoint l'armée, en 1916, en pleine "Grande guerre", il est classé en service auxiliaire en raison d'une endocardite. Mais en janvier 1917, il est considéré comme bon pour le service armé. C'est à priori un bon soldat qui est blessé par des tirs de mitrailleuses en juillet 1918, ce qui lui permet d'obtenir la croix de guerre. Il rentre chez lui à Magescq. C'est là qu'il se marie en 1925. Il a 27 ans et son épouse, Marie DUBÂA en a 31. Elle est cultivatrice à Herm et, si l'on en croit sa fiche matricule, le couple part vivre à Herm en 1927 avant de revenir à Magescq en 1936. Si l'on en croit le recensement de 1936 de la commune de Magescq, après 11 ans de mariage, le couple n'a pas d'enfant.
Source : Archives départementales des Landes
Mobilisé en 1939, il est affecté comme manœuvre à l'atelier de construction de Tarbes avant de rentrer chez lui en avril 1940. Et après, je ne sais plus rien de leur vie. En 1946, ils vivent à Magescq et ils restent cultivateurs et toujours sans enfant comme l'indique l'extrait du recensement ci-dessus. Marie DUBÂA décède en 1969 à Magescq à l'âge de 75 ans. Jacques Maurice CASTETS reste veuf jusqu'à son décès en 1980, toujours à Magescq. Il avait 82 ans.
Ida CASTETS (1899-1985) est la première de la famille à se marier en 1920. Elle épouse un homme de 15 ans son aîné, Jean BROCAS, à Saint-Geours-de-Maremne. A cette date, elle habitait Magescq mais la famille avait vécu quelques temps à Saint-Geours-de-Maremne et les deux communes sont limitrophes. Jean BROCAS est né à Saint-Vincent-de-Tyrosse en février 1885. Il est grand pour l'époque avec son mètre 72. Il a fait son service militaire dans l'infanterie de 1906 à 1908. En 1912, il est condamné à trois mois de prison (avec sursis) pour coups et blessures. Est-ce-cela qui lui vaut d'être affecté dans le 3e régiment d'infanterie coloniale en 1913 où il reste pendant la durée du conflit, de 1914 à 1919 ? Pas sûr. C'est un ancien régiment d'infanterie de marine devenue le 3e régiment d'infanterie coloniale le 1er janvier 1901 basé à Rochefort. Ce régiment part pour l'orient en 1916 et la moitié meurt lors du torpillage de leur navire. En 1918, ils sont en Serbie. Jean BROCAS est renvoyé dans ses foyers en mars 1919 car deux de ses frères ont été tués au front. Mais revenons au mariage. Pour l'anecdote, mon grand-oncle aubergiste, Jean-Baptiste LARRETGÈRE est un des deux témoins du mariage. Le couple reste à Saint-Geours-de-Maremne où ils ont sept enfants :
- Marie Madeleine en 1921 ;
- Georgette Madeleine en 1923 ;
- Georges en 1925
- Odette en 1929 ;
- Jean Jacquie en 1932 ;
- Julienne Andréa en 1937 ;
- Jean-Pierre en 1943.
N'ayant pas encore accès aux actes de naissances, je me suis débrouillé avec les recensements de 1936, de 1946 et les tables décennales de la commune de Saint-Geours-de-Maremne.
Source : Archives départementales des Landes
C'est à peu près tout ce que je peux dire pour la descendance d'Ida CASTETS, qui est, comme mon père qui vivait à Saint-Geours-de-Maremne, et sans se douter de leur cousinage, une lointaine descendante d'Estienne LARRETGÈRE.
Jeanne-Marie CASTETS (1901-1981)
Troisième enfant de Jean CASTETS et d'Anna LACORNE, Jeanne-Marie se marie à Saint-Geours-de-Maremne comme sa soeur Ida. Elle épouse en 1922 un dénommé Alfred DARRACQ. Il est cultivateur, originaire de la commune, âgé de 24 ans. Parmi les deux témoins du mariage, le garde-champêtre et mon grand-oncle, Jean-Baptiste LARRETGÈRE, qui, comme aubergiste et secrétaire de mairie, est souvent sollicité comme témoin. Alfred DARRACQ n'échappe pas à la Grande guerre : d'abord ajourné pour faiblesse, ce grand jeune homme (pour l'époque) d'1,70 m est considéré ensuite bon pour le service armé et rejoint l'infanterie le 20 avril 1918. Heureusement, il ne lui arrive rien et il rentre dans son foyer en 1921. Et donc, en 1922, il épouse Jeanne-Marie CASTETS. D'après sa fiche matricule, ils s'installent à Soustons en 1923, partent pour Saint-Paul-les-Dax vers 1924 ou 1925, puis à Herm avant de se domicilier à Magescq en 1936. Le couple a, à priori, cinq enfants :
- Joseph en 1922 (Saint-Geours-de-Maremne) ;
- Marie en 1923 (Saint-Paul-lès-Dax) ;
- Gaston en 1926 (Saint-Paul-lès-Dax) ;
- Georgette en 1929 (Herm) ;
- Yvonne en 1932 (Magescq).
Notons que Joseph est né cinq mois après le mariage... Donc soit c'est un grand prématuré qui a eu de la chance, surtout considérant la médecine de l'époque, soit... Disons que le couple n'a peut-être pas attendu la nuit de noces pour se connaître.
L'extrait de recensement de la commune de Magescq en 1936 confirme la situation de la famille évoquée ci-dessus.
Source : Archives départementales des Landes
On peut noter qu'ils sont voisins d'une famille dont le chef est Pascal DARRACQ né à Saint-Geours-de-Maremne. Il y a fort à parier qu'il s'agit d'une frère ou d'un cousin d'Alfred.